LE MOT DU PRESIDENT

Le projet « la Route de l’Esclave » est le fruit de réflexion de hauts dignitaires africains, feu Nelson MANDELA et l’ex Président Nicéphore SOGLO du Bénin. Ils constataient tous deux que la gravité de la traite négrière nécessitait la mise en exécution d’un projet qui permettrait à l’humanité de s’en souvenir tout le temps afin que ce drame ne se reproduise plus jamais.

L’ONU fut saisie du projet, le transmit à sa branche culturelle l’UNESCO. Cette institution saisit au bond, à juste raison ce projet que l’ONG Devoir de Mémoire tente d’implémenter.

L’objectif principal assigné à « La Route de l’Esclave » étant bien entendu le dévoie du mémoire.

En d’autres termes, mettre en œuvre tout ce qui est possible pour conserver dans la mémoire collective des peuples, les effets de la traite négrière, cette tragédie qui a duré plus de 400 ans (1502 – 1860). Le devoir de mémoire impose que des actions soient menées, au travers du projet « La Route de l’Esclave » pour que l’humanité n’oublie pas cette tragédie qui a vu des êtres humains animalisés ou chosifiés d’autres êtres humains.

L’oublier c’est permettre que demain, par l’accroissement exponentiel des populations de certaines parties du monde ou par le développement vertigineux de la science et des nouvelles technologies et leur appropriation par les populations d’autres parties du monde, la même tragédie ne se reproduise aux dépens des races les plus faibles.

Au-delà de cet objectif principal, le projet « La Route de l’Esclave » va permettre de créer, au niveau de chaque site négrier, un pôle de développement économique autogéré par la communauté rurale dudit site. Les infrastructures hôtelières, de restauration maquis, de Bars, ainsi que les marchés de l’artisanat et les boutiques de produits de fabrication locale constitueront les maillons forts du pôle économique du site.

Bien entendu, les résultats attendus s’expriment en :

  • Création d’emplois
  • Création de richesse
  • Et en développement social de la population locale.

Je voudrais à ce niveau de mes propos relever une question que certainement une bonne partie de l’auditoire ici présent se pose : pourquoi une Organisation Non Gouvernementale (ONG Devoir de Mémoire) se passionne-elle d’implémenter ce projet à vocation gouvernementale ?

D’abord la réponse est simple. Parce que le projet est ouvert au public comme au privé pour vulgariser le phénomène de la traite négrière afin que les descendants des parties contractantes n’en aient plus honte. En effet vous savez comme moi, et avec moi que les descendants des 04 parties contractantes de cette tragédie en ont honte et souhaitent que le mur de silence qui l’entoure demeure à jamais.

Les descendants des vendeurs ont honte. Ceux des intermédiaires ont honte ceux des acheteurs, les négriers ont honte, et a fortiori ceux des vendus ont honte. Les actes que nous posons et que nous poserons dans le futur font partie des éléments de vulgarisation de ce phénomène d’esclavage et de traite négrière.

Ensuite l’ONG Devoir de Mémoire est passionnée de ce projet pour la dynamique que son implémentation pourrait insuffler au développement du tourisme de notre pays. Le Ghana et le Sénégal en ont fait la très agréable expérience et chacun de ces pays se trouve aujourd’hui à plus d’un million de touristes par an.

Si demain, par la magie de l’implémentation du projet « La Route de l’Esclave » la Côte d’Ivoire se retrouvait à un million de touristes par an, c’est cinq cent milliards de francs CFA qui se trouveraient injectés dans son économie.

C’est une raison suffisante pour que l’ONG Devoir de Mémoire en fasse son cheval de bataille.

Enfin, l’ONG Devoir de Mémoire veut que tout opérateur économique ajoute à sa corde une action sociétale, permettant aux plus défavorisés d’avoir l’espoir de se construire un mieux-être et une respectabilité.

En effet, les conventions que nous avons signées avec la chefferie traditionnelle et les communautés villageoises ont permis la délimitation, la sécurisation des sites négriers identifiés sans toucher à leur intégrité.

Viendra par la suite, la restauration et l’exploitation de ces sites de mémoire au profit du tourisme, et des populations riveraines desdits sites.

Par le biais de l’organisation de circuits touristiques et de pèlerinages nous arriverons à apporter aux populations un mieux-être.

L’ONG Devoir de Mémoire mettra à disposition son expertise et ses relations pour :

Aider à la formation des guides recrutés parmi les jeunes déscolarisés des villages concernés ;

Aider à la création des centres techniques des métiers de l’artisanat ;

Inciter à la création d’hôtels et de restaurants.

                                                                                 ABOYA COFFI VINCENT

                                                                                                    Premier Président de

                                                                                                L’ONG Devoir de Mémoire